jeudi 3 juin 2010

But I said no no no

- Je m'appelle Ed et je suis un sale crétin alcoolique et drogué.
- Salut, Ed! psalmodient en choeur les joyeux soiffards et camés convalescents.
- Je suis sorti de désintox aujourd'hui. Ma putain de bonne femme s'est barrée. Je croyais que ca s'arrangerait si je décrochais. Mais je me sens comme une merde de chien grillée sur un petit pain rond. J'ai tellement envie de boire, de sniffer de l'héro ou de fumer du crack que j'en ai l'odeur dans la bouche. Cette salope a volé mes mômes. J'ai envie de la tuer.
- Merci de ta franchise, Ed, gazouille Miss Visage-réjoui avec un sourire péteux. Ça s'arrange. Donne du temps au temps.

3 commentaires:

  1. Amy me charge de vous dire que tout comme moi elle tient ce livre pour une chose tout à fait éblouissante quoique très sombre. Et que vous avez de bonnes lectures mais que Daho, en revanche, c'est no, no, no...

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  2. Daho, en revanche
    Je sais, j'ai hésité. Mais je ne rejette pas complètement l'interprétation retenue, presque absente, qu'il donne de ce machin boursouflé, dégoulinant - comme d'ailleurs une bonne part de ce que j'aime, de Ferré à la variète via certain Aragon, comme s'il me fallait toujours avoir un peu honte pour apprécier vraiment.

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  3. C'est intéressant, ça, "avoir un peu honte pour apprécier vraiment" , j'ai ressenti exactement la même chose, assez longtemps mais ça s'estompe de plus en plus. Je n'ai plus de plaisirs coupables, hélas, je n'ai plus que des plaisirs. J'ai espéré ce genre de liberté longtemps et je m'aperçois maintenant qu'elle me prive de cette dimension de la honte qui était comme un condiment: cela vaut-il encore le coup d'aimer, je ne sais pas, La croisière s'amuse, si on n'éprouve plus le besoin de se cacher pour la regarder?

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