Sorti du matin même de Fresnes ou il avait été prendre un repos bien mérité, Croquignol arpentait le pavé d'un air triste. C'est pas l'tout, se dit-il, fini d'être logé, nourri, éclairé et blanchi aux frais du gouvernement, va falloir se r'mettre au turbin, c'est malheureux ! j'commencais à m'y faire, à ma p'tite vie de rentier. Or le turbin auquel Croquignol faisait allusion consistait en filouteries, vols, cambriolages et autres expéditions de ce genre dont il avait fait sa profession tres peu recommandable. [...] Ah, mais c'est lui ! mais oui c'est c'vieux frangin d'Croquignol ! s'écria Ribouldingue. Ben, mon vieux y'avait rudement longtemps qu'on ne s'avait pas vu ! T'as donc été à la campagne ? Bref, on vida de nombreux litres et on causa affaires. Croquignol proposa à ses deux vieux copains de s'associer avec lui, ce qui fut conclu séance tenante. Les trois amis trinquèrent à la prospérité de la nouvelle association et, de joie, en pincèrent un rigodon des plus réussis. La bande des Pieds Nickelés était fondée. A l'unanimité ils décidèrent de ne pas la faire publier dans les petites affiches par simple modestie, n'en doutez pas.
Le 4 juin 1908, première parution des Pieds Nickelés dans L'Épatant.
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