dimanche 4 décembre 2011

Des journées entières dans les livres #85 (la Saint-Solal)

Chancelant soudain, et un froid lui venant, il la remit sur le lit, et il s'étendit auprès d'elle, baisa le visage virginal, à peine souriant, beau comme au premier soir, baisa la main encore tiède mais lourde, la garda dans sa main, la garda avec lui jusque dans la cave où une naine pleurait, ne se cachait pas de pleurer son beau roi en agonie contre la porte aux verrues, son roi condamné qui pleurait aussi d'abandonner ses enfants de la terre, ses enfants qu'il n'avait pas sauvés, et que feraient-ils sans lui, et soudain la naine lui demanda d'une voix vibrante, lui ordonna de dire le dernier appel, ainsi qu'il était prescrit, car c'était l'heure. 

[L'année dernière, Nino Ferrer deux fois clic-clic, clic-clac et Barrès un peu, Desnos surtout clac-clic.]

2 commentaires:

  1. L'oeuvre d'Albert Cohen est aussi mince (moins de dix livres) que dense.
    Pleine de trouvailles, elle m'étonne toujours par sa construction, son humour iconoclaste et par la finesse avec laquelle il mêle profondeur et legèreté.

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  2. Oui, encore qu'à la seconde lecture - chez moi, c'est rare - BdS m'a semblé beaucoup moins drôle - l'humour reste le même, mais devient un peu, comment dire, accessoire.

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