Belle photographie de notre Alexandre-le-Grand ! Il me semble discerner des genêts : signe que la photographie aurait - possiblement - été prise dans le Massif central. Certes, il y a des genêts en Bretagne, mais quel rapport avec Alexandre ?
L'été dernier, je suis tombé sur une collection de la revue « Le Spectacle du monde ». J'ai tout acheté. Alexandre le Grand y donnait une chronique : on comprend bien, en les lisant, qu'il ait tant aimé Kafka, dont il paraît pourtant fort éloigné. J'imagine le sombre praguois sur les chemins, dans la région d'Ambert. Quoique… Il a tenu à peu de choses que le Massif central ne soit rattaché à l'empire austro-hongrois, mais je ne me rappelle plus quelles choses. J'aime beaucoup l'empire austro-hongrois, ainsi que le Massif central, pas pour les mêmes raisons, certes, mais d'une même affection. Ce qui me plaît, sur les hauteurs, c'est le granit : un beau granit gris, avec des reflets d'un bleu métallique. Ma mère admirait Sissi et, curieusement, son époux, à qui j'ai toujours trouvé un air de crétin parfumé. Elle s'est terriblement ennuyée, Sissi ! Elle faisait de la gymnastique chaque matin, elle soumettait son corps - admirable - à de rudes exercices, qui lui ont préservé une taille de guêpe jusqu'à son assassinat par un exalté mélanchonesque avant l'heure. Je dis mélanchonesque pour agacer Jérôme, et vous aussi, un peu. Ma mère m'a rapporté maintes fois le récit de sa mort : elle avance vers l'embarcadère, à Genève, lorsqu'un individu à la mine patibulaire s'approche d'elle et lui donne ce qu'elle prend d'abord pour une sorte de coup de poing à la poitrine. Elle poursuit néanmoins son chemin jusqu'au bateau, embarque, puis s'effondre. Le patibulaire l'avait poignardée ! Enfant, ce récit me glaçait. J'aimais l'impératrice, quand j'étais un petit enfant, si, si ! Le peintre Franz Xaver Winterhalter, considéré comme un artiste académique et mondain, a représenté sa pleine beauté dans un fameux portrait d'elle en pied. Un peu plus tard, je l'ai vue sous les traits de Romy Schneider, au cinéma : je fus très déçu. Romy, trop jeune, le visage poupon, n'évoquait en rien la grâce altière de l'impératrice : quand elle courait pour se dissimuler, on aurait dit Elisabeth d'autruche ! Heureusement, Visconti lui a donné une seconde chance de l'incarner, dans « Ludwig ou le crépuscule des dieux » (le titre est un peu ronflant, j'en conviens). Tout de même, je me demande si Ava Gardner, dans l'ébouriffant « Mayerling », qui lui permit de payer ses arriérés d'impôt et de ravitailler sa cave à whisky, ne nous a pas fourni la meilleure « réplique » de la mystérieuse Elisabeth. Mais j'abuse de votre hospitalité, M. Jo, et je vous impose une sorte de panégyrique d'une altesse impériale dont vous n'avez sans doute que faire ! Je me rends compte, tout soudain, que ce périple de Prague à la Suisse est laborieux et absurde, et son rapport avec Alexandre Vialatte vraiment improbable : je ne sache pas que les eaux du lac de Genève, même hautes, bordent le Massif central. Et d'ailleurs, c'est heureux, permettez-moi de vous le dire, sans vouloir vous offenser !
Belle photographie de notre Alexandre-le-Grand ! Il me semble discerner des genêts : signe que la photographie aurait - possiblement - été prise dans le Massif central. Certes, il y a des genêts en Bretagne, mais quel rapport avec Alexandre ?
RépondreSupprimerBien vu, Patrick :
RépondreSupprimerà la cabane Bernard, au-dessus d'Ambert, en 1938
L'été dernier, je suis tombé sur une collection de la revue « Le Spectacle du monde ». J'ai tout acheté. Alexandre le Grand y donnait une chronique : on comprend bien, en les lisant, qu'il ait tant aimé Kafka, dont il paraît pourtant fort éloigné. J'imagine le sombre praguois sur les chemins, dans la région d'Ambert. Quoique… Il a tenu à peu de choses que le Massif central ne soit rattaché à l'empire austro-hongrois, mais je ne me rappelle plus quelles choses. J'aime beaucoup l'empire austro-hongrois, ainsi que le Massif central, pas pour les mêmes raisons, certes, mais d'une même affection. Ce qui me plaît, sur les hauteurs, c'est le granit : un beau granit gris, avec des reflets d'un bleu métallique. Ma mère admirait Sissi et, curieusement, son époux, à qui j'ai toujours trouvé un air de crétin parfumé. Elle s'est terriblement ennuyée, Sissi ! Elle faisait de la gymnastique chaque matin, elle soumettait son corps - admirable - à de rudes exercices, qui lui ont préservé une taille de guêpe jusqu'à son assassinat par un exalté mélanchonesque avant l'heure. Je dis mélanchonesque pour agacer Jérôme, et vous aussi, un peu. Ma mère m'a rapporté maintes fois le récit de sa mort : elle avance vers l'embarcadère, à Genève, lorsqu'un individu à la mine patibulaire s'approche d'elle et lui donne ce qu'elle prend d'abord pour une sorte de coup de poing à la poitrine. Elle poursuit néanmoins son chemin jusqu'au bateau, embarque, puis s'effondre. Le patibulaire l'avait poignardée ! Enfant, ce récit me glaçait. J'aimais l'impératrice, quand j'étais un petit enfant, si, si !
RépondreSupprimerLe peintre Franz Xaver Winterhalter, considéré comme un artiste académique et mondain, a représenté sa pleine beauté dans un fameux portrait d'elle en pied. Un peu plus tard, je l'ai vue sous les traits de Romy Schneider, au cinéma : je fus très déçu. Romy, trop jeune, le visage poupon, n'évoquait en rien la grâce altière de l'impératrice : quand elle courait pour se dissimuler, on aurait dit Elisabeth d'autruche ! Heureusement, Visconti lui a donné une seconde chance de l'incarner, dans « Ludwig ou le crépuscule des dieux » (le titre est un peu ronflant, j'en conviens). Tout de même, je me demande si Ava Gardner, dans l'ébouriffant « Mayerling », qui lui permit de payer ses arriérés d'impôt et de ravitailler sa cave à whisky, ne nous a pas fourni la meilleure « réplique » de la mystérieuse Elisabeth.
Mais j'abuse de votre hospitalité, M. Jo, et je vous impose une sorte de panégyrique d'une altesse impériale dont vous n'avez sans doute que faire ! Je me rends compte, tout soudain, que ce périple de Prague à la Suisse est laborieux et absurde, et son rapport avec Alexandre Vialatte vraiment improbable : je ne sache pas que les eaux du lac de Genève, même hautes, bordent le Massif central. Et d'ailleurs, c'est heureux, permettez-moi de vous le dire, sans vouloir vous offenser !
C'est ainsi que Patrick est grand.
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