Dans l'ombre du prince
Il y a 23 heures
(pour le monde qui va)
Quand il me vit, il me dit tout bas : nous serons tous crucifiés. Ma croix, je l’ai déjà préparée. Tu l’as sûrement remarquée dans mes tableaux. (Anton Pevsner, 1918)
On y a beaucoup pensé ce premier mai tout gris, plutôt songé - oui : "rêver, laisser errer sa pensée", à ces histoires que racontait Jean-François Vilar : histoires de promeneurs, de photographes et de chats, de révolutionnaires et d'artistes; histoires des rues du vieux Paris ou de Prague la Vieille et des traces que laissent dans ces rues les révolutions, et les artistes; histoires mélancoliques, tellement, de ceux qui ont perdu, qui le savent et qui savent que d'autres déjà, avant eux, avaient perdu et que d'autres viendront qui perdront, à leur tour. Pour des raisons qui le regardent, Jean-François Vilar semble ne plus écrire - mais qu'en sait-on ? - tout du moins ne plus publier sous son nom. On en a certain jour sinistre le regret, et on est plus ému encore de réaliser, Google est ton ami, qu'on est nombreux, sans doute très nombreux, à partager ce regret.