samedi 15 mai 2010

Red Square

Quand il me vit, il me dit tout bas : nous serons tous crucifiés. Ma croix, je l’ai déjà préparée. Tu l’as sûrement remarquée dans mes tableaux. (Anton Pevsner, 1918)
Kazimir Malevitch est mort le 15 mai 1935, après avoir bouleversé l'art d'au moins tout un siècle - peintre autodidacte, élu en 17 au soviet de Moscou, dirigeant ensuite l'Institut d'État pour les Arts tout en théorisant la paresse comme "vérité effective de l'homme", plus tard encore persécuté, emprisonné, torturé même. Funérailles officielles, tout en étant ridiculisé semble-t-il dans de sinistres expositions d'art bourgeois clic-clic, copies cheap de l'Art Dégénéré à Moscou la gâteuse. C'était un temps, oui, déraisonnable.
Il existe quelques photos, médiocres clic-clic, de ses funérailles, où l'on devine le sarcophage
suprématiste qu'il avait préparé mais pas le beau cercueil peint dans lequel fut glissé le poème que lut ce jour-là Daniil Harms, ou Kharms c'est comme on veut, pas encore assassiné par les psychiatres du NKVD : Donne-moi tes yeux, j'ouvrirai une fenêtre dans ma tête etc.

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