lundi 3 mai 2010

Littérature délinquante

On y a beaucoup pensé ce premier mai tout gris, plutôt songé - oui : "rêver, laisser errer sa pensée", à ces histoires que racontait Jean-François Vilar : histoires de promeneurs, de photographes et de chats, de révolutionnaires et d'artistes; histoires des rues du vieux Paris ou de Prague la Vieille et des traces que laissent dans ces rues les révolutions, et les artistes; histoires mélancoliques, tellement, de ceux qui ont perdu, qui le savent et qui savent que d'autres déjà, avant eux, avaient perdu et que d'autres viendront qui perdront, à leur tour. Pour des raisons qui le regardent, Jean-François Vilar semble ne plus écrire - mais qu'en sait-on ? - tout du moins ne plus publier sous son nom. On en a certain jour sinistre le regret, et on est plus ému encore de réaliser, Google est ton ami, qu'on est nombreux, sans doute très nombreux, à partager ce regret.
Sinon, certains parmi les meilleurs de ses romans noirs sont encore édités, dont Les exagérés (Points-Seuil), Nous cheminons entourés de fantômes aux fronts troués (Le Seuil) et C'est toujours les autres qui meurent (Actes Sud/Babel noir), de même qu'un film documentaire sur "l'homme et l'écrivain" clic-clic.

2 commentaires:

  1. Il m'a semblé que vous évoquiez la silhouette d'un ami cher, qui aurait tourné au coin de la rue. Il a disparu depuis longtemps, mais vous espérez qu'il va surgir et vous faire un signe.
    Bel exercice d'admiration qui, comme on le sait, est le plus délicat de tous.

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  2. Merci Patrick, et merci aussi pour votre commentaire chez vous.
    Exercice d'admiration, oui : on admire peu de nos jours - ou du moins évite-t-on d'en faire état. On a des pudeurs, dans ce monde comme disait l'autre "où tous les hommes / se croient debout ...
    Et on va en faire un joli centième billet !

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