dimanche 28 août 2011

La question du style (des journées entières dans les livres #72)

Au lieu de reporter la faute sur les événements, et d’en faire leur lucide conséquence (l’homme qui a vu les horreurs de la politique de son siècle renonce courageusement à ses illusions), reconnaissons qu’il s’agit d’un rite, d’une cérémonie marquant l’intégration sociale. Rituel, ou cérémonial, de l’abjuration : comme on enfile son premier costard, l’ex-gaucho endosse la livrée du renégat. Il n’était pas obligé, en plus, d’en être fier.

[Guy Hocquenghem est mort le 28 août 1988. Sa Lettre ouverte a été fort opportunément rééditée par Agone, qui en donne à lire clic-clic de substantielles bonnes feuilles. L'an dernier clic-clac, un beau portrait de Chevtchenko par Rodtchenko.]

2 commentaires:

  1. Je découvre ces lignes d'Hocquenghem. C'est bien envoyé, surtout sachant qu'on n'était qu'en 1986.

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  2. Kouchner, par exemple, prend d'avance - semblait-il alors - ce qu'il méritera sans discussion plus tard. C'était bien vu, et par ailleurs bien envoyé.

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