vendredi 12 mars 2010

Je suis Spartacus !

Howard Fast, mort le 12 mars 2003, c'est l'Amérique.


L'Amérique des émigrés : né juif russe de Manhattan, lecteur de Jack London, au boulot à 11 ans, écrivain publié et payé à 18. Le succès sera rapide, ses romans historiques - The Last Frontier, Freedom Road, Citizen Tom Paine - se vendent à des millions d’exemplaire, sont lus dans le monde entier, et revisitent from the left-wing les grands mythes américains, la guerre d’indépendance, la conquête de l’Ouest, l'émancipation des anciens esclaves. Communiste, il est reçu à la Maison Blanche et dirige pendant la guerre les programmes de Voice of America pour l'Europe. "Howard Fast, donc, était un homme respecté. Un patriote fier de son pays, un démocrate convaincu, un type qui, même s’il penchait à gauche, du côté des oppressés, croyait aux valeurs que la démocratie américaine symbolisait aux yeux du monde" résume Lémi d'Article XI qui, encore une fois, raconte impeccablement l'histoire.

 
L'Amérique de la guerre froide, aussi ; et comme pour Dashiell Hammet, l'interdiction professionnelle, la prison enfin, pour n'avoir pas cédé - devenant, dit Lemi, un des hommes les plus haïs des Etats-Unis, un de ces commies emblématiques qu'il convient de tuer, pour le Christ, ou bien - ça ne s'invente pas - pour la fête des mères. La prison, donc, où il commencera à rédiger son livre le plus connu, celui qui fera naître bien des idées dans la tête de bien des jeunes citoyens - Spartacus, qu'il est obligé d'auto-éditer avant que Kubrick, etc.


 
Ensuite, dans l'ombre, sous pseudo - E.V. Cunningham, bien obligé, une seconde carrière, dans le Noir, cette alors splendeur défunte permise aux réprouvés. En France, on ne trouve pas tout, entre autres cependant Sylvia et ses Mémoires d'un rouge chez Rivages, la Confession de Joe Cullen chez l'Atalante. Un site américain à consulter, passionné et très riche : http://www.trussel.com, où l'on trouvera, par exemple, une élégie "Never to Forget: The Battle of the Warsaw Ghetto" illustrée par William Gropper.

3 commentaires:

  1. Le film de Kubrick est tout simplement délicieux, outre son approche résolument progressiste. L'ouverture, avec la colonne sonore d'Alex North vaut largement son Bernard Hermann. Je me l'écoute tous les matins avant d'aller défier les institutions.
    J'aime les films de gladiateurs, surtout marxistes, les jupettes, les corps huilés, la gratuité des commentaires séditieux sur Rome. Tout pour nous troubler, donc nous charmer.

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  2. J'aime les films de gladiateurs (trouvé sur Causeur, dans la longue discussion de l'article de Jérome Leroy sur Peter Graves).

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  3. Une des répliques qui confère au cinéma burlesque américain toute sa gloire, qu'on répète à l'envi entre gens pour qui l'humour ne se départit jamais de noblesse. Autant dire qu'aujourd'hui, c'est dur de rire avec des gueux, des pleutres, et des électeurs d'Europe Écologie.

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