La marche de Mendelssohn que joue la fanfare sur le marbre a une résonance de stade, avec des notes perdues qui ressortent en flottant des renfoncements entre les gradins. Partout des drapeaux et des banderoles. Les couples bénis font face à l'avant-champ, où se trouve en trois dimensions leur père véritable, Maitre Moon. Il abaisse son regard vers eux, d'une chaire montée sur rails qui glisse au-dessus d'une tribune écarlate et argent. Il porte une tunique de soie blanche et une haute couronne ornée d'iris stylisés. Ils le connaissent au niveau moléculaire. Il vit en eux comme des chaînes de matière déterminant qui ils sont. C'est un homme de stature massive qui a vu Jésus sur une montagne. Il a passé neuf ans en prière, et il a pleuré si longtemps que ses larmes ont formé des mares, imbibé le sol, coulé dans la pièce du dessous, et traversé les fondations de la maison jusque dans la terre. Les couples savent que certaines choses doivent rester non dites, des paroles dont personne ne pourrait supporter l'impact planétaire. Il est le secret messianique, avec son air ordinaire et sa peau de bronze terni. Quand les communistes l'ont expédié en prison, les autres détenus savaient déjà qui il était car ils avaient rêvé de lui avant son arrivée. Il distribuait la moitié de sa nourriture mais ne s'affaiblissait jamais. Il travaillait dix-sept heures par jour dans les mines mais il trouvait toujours le temps de prier, de rester propre, et de rentrer sa chemise dans son pantalon. Les couples bénis mangent des aliments pour bébés et prennent des petits noms d'enfants parce qu'ils se sentent si petits en sa présence. C'est un homme qui a vécu dans une cabane faite en boîtes de rations de l'armée américaine, et maintenant le voilà, dans la lumière américaine, venu pour les conduire jusqu'au bout de l'histoire humaine.
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