lundi 30 janvier 2012

Un anniversaire (des journées entières dans les livres #91)

Depuis la sortie de leur album Duke, en 1980, je n’ai pas cessé d’être un fan de Genesis. Jusqu’alors, je n’avais jamais vraiment compris leur travail, bien que, sur leur dernier album des années soixante-dix, And Then There Were Three, un disque bourré de concepts (et dont le titre faisait référence à Peter Gabriel, qui avait quitté le groupe pour entamer une piètre carrière en solo), j’eusse réellement aimé Follow You, Follow Me. Ceci excepté, tous les disques qui avaient précédé Duke me semblaient trop « artistiques », trop intellectuels. C’est avec Duke (Atlantic, 1980) que la présence de Phil Collins a commencé de s’imposer, et que la musique s’est modernisée, avec une rythmique prédominante, tandis que les paroles devenaient moins mystiques, plus précises dans leur thème (peut-être à cause du départ de Peter Gabriel) et que les circonvolutions complexes, ambiguës, autour de l’idée de perte, devenaient des tubes de qualité, que je finis peu à peu par apprécier. L’arrangement des morceaux lui-même semblait privilégier la batterie de Phil Collins plutôt que les lignes de basse de Mike Rutherford ou les riffs au clavier de Tony Banks. Un exemple typique est Misunderstanding, qui fut non seulement le premier hit du groupe dans les années quatre-vingt, mais semble également avoir déterminé son style pour toute la décennie. L’autre titre marquant de Duke est Turn It On Again, qui traite des effets négatifs de la télévision. En revanche, je ne comprends rien à Heartbaze, tandis que Please Don’t Ask est une chanson d’amour émouvante, écrite pour une épouse divorcée qui a obtenu la garde de l’enfant du couple. Les effets pervers du divorce ont-ils jamais été évoqués de manière plus subtile par un groupe de rock ? Je ne le pense pas. Duke Travels et Dukes End ne sont sans doute pas dénués de sens, mais les paroles n’étant imprimées nulle part, il est difficile de dire ce que chante Collins.

[Le 30 janvier, c'est l'anniversaire de Phil Collins. En d'autres temps clic-clic, Apollinaire par Poulenc et Dylan Thomas par John Cale.]

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