Dans l'ombre du prince
Il y a 23 heures
(pour le monde qui va)


Ainsi donc, en Amérique, quand le soleil descend et que je suis assis près du fleuve sur le vieux quai démoli, contemplant au loin, très loin, le ciel au dessus du New-Jersey, et que je sens tout ce pays brut rouler en bloc son étonnante panse géante jusqu’à la Côte Ouest et toute cette route qui y va, tous ces gens qui rêvent dans son immensité ― et, dans l’Iowa, je le sais, les enfants à présent doivent être en train de pleurer dans ce pays où on laisse les enfants pleurer, et cette nuit les étoiles seront en route et ne savez-vous pas que Dieu c’est le Grand Ours et l’homme-orchestre ? et l’étoile du berger doit être en train de décliner et de répandre ses pâles rayons sur la prairie, elle qui vient juste avant la nuit complète qui bénit la terre, obscurcit tous les fleuves, décapite les pics et drape l’ultime rivage et personne, personne ne sait ce qui va arriver à qui que ce soit, n’étaient les mornes misères de l’âge qu’on prend ― alors je pense à Dean Moriarty, je pense même au Vieux Dean Moriarty, le père que nous n’avons jamais trouvé, je pense à Dean Moriarty.

Ce geste peut servir à montrer à un jeune qu'il n'a pas à attendre l'âge de la retraite pour marquer le monde de son empreinte.
Il ne me convient point, barons de Catalogne,
Ne me rappelle plus, ai tout oublié
Ici, comme à peu près partout, on aime Richard Avedon, le premier octobre - jour de sa mort en 2004 - et tous les autres jours de l'année. On l'a prouvé en montrant ses photos dès qu'on en a eu l'occasion clic-clic, en renvoyant aussi aux articles qu'on a pu trouver sur le ouaibe, comme A Brief, Intense Intimacy : Richard Avedon and His Subjects clic-clic. On y rajoutera un site consacré au livre Avedon the Sixties clic-clic, celui d'une de ses plus grandes expositions au Metropolitan clic-clic et le plus riche sans doute, celui de sa fondation clic-clic.