Il a dit oui, c’était pour
Faire plaisir aux gendarmes.
Dans cette race de sourds
On avait le goût des larmes.
Des ténèbres le mordaient
Surtout les jours de lumière.
Il avait tort, oh, tort dès
Le premier mot de l’affaire ;
Une affaire de nuages
Perdus, troués ou salis,
Une affaire de jambages,
De filles, de sang, de lit.
Il a dit quant au tranchet :
« C’est le mien. » La chose est claire.
Il avait tort, oh tort dès
Le premier jour de l’affaire,
Une affaire de carnage,
De filles, de vin, de lit.
Et sage comme une image,
C’est bien moi qu’il avait dit.
Gros verrous, cellule noire.
Terminus, il était cuit.
Mais il gardait seul à lui
Tout le rouge de l’histoire,
Seul à lui le rouge abîme
De feux, de griffes, de flux,
Pour toujours, oh richissime
Tueur jusqu’à jamais plus.
Pour toujours, le grand palais
Rouge, muet, désertique
Digne de son cœur secret
Et de ses rouges musiques,
Pour toujours, le rouge lourd
Et somptueux, florissant !
Dans cette race d’amour,
On avait le goût du sang.
Norge est mort le 26 octobre 1990 - et Gilles de Rais, son cœur secret et ses rouges musiques, le 26 octobre 1440.
Merci pour cette évocation de Norge. Je ne savais pas que c'était l'anniversaire de sa mort hui. Je venais juste de publier son poème Bâillon.
RépondreSupprimerAmitiés.