Maryse Horvel, substitut du procureur, avait été alertée, à la fin de la première nuit de la permanence d'une semaine qu'elle effectuait en roulement avec ses collègues, par l'appel du central de la préfecture de police reçu sur son portable.
Etc.
Hélas, etc. Un tirage à la ligne d'anthologie, le traitement paresseux au possible de quelques lieux communs d'époque, une histoire improbable et téléphonée, des personnages en carton et un scandale à deux balles : tout ce qu'il fallait semble-t-il pour choper un des prix qui vont bien. Mission, voilà, accomplie (doublement, même). Thierry Jonquet était un auteur éminemment sympathique, qui a commis de réjouissants brulots anti-staliniens, quelques polars assez réussis et plutôt imprudents, sur la fin, assez peu respectueux des convenances telles qu'on les dicte à Télérama. C'était aussi l'auteur de Moloch, livre ni fait ni à faire - et ce n'est pas de ma faute si le 25 juin, c'est - hé oui - la Saint-Moloch.
Je ne ma fâcherai pas avec vous sur ce coup-là, Joël. Je crois avoir lu à peu près tout Jonquet jusqu'à celui-ci, et tout était au minimum très bon, sinon excellent, et dans des registres différents de surcroît : il savait se renouveler. Mais celui-ci a été le dernier, tant il a failli me tomber des mains. Quel contraste avec le précédent, cette merveille intitulée Les orpailleurs ! La jonction des deux intrigues hétérogènes est complètement téléphonée, à l'inverse de l'incroyable coup de théâtre final de La bête et la belle. Tant pis.
RépondreSupprimerAh si, j'ai tout de même feuilleté Jours tranquilles à Belleville, un livre courageux mais qui m'a assez vite effaré.
(j'aurais écrit "hé oui", plutôt)
Tout a fait d'accord avec vous, George, sur les orpailleurs - le fait que Moloch en reprenne (dans mon souvenir) les personnages ne faisant qu’aggraver son cas.
RépondreSupprimerPour le "hé oui" (ou "he oui"), vous avez raison - suis pas près d'être distingué par l'Académie, moi.
Oh, vous savez, Jérôme en commet des bien plus lourdes, que je ne relève même plus. Ce sont d'autres qualités qui lui ont valu cette distinction (qui n'aurait guère plu à Gracq ou à Sartre)… Chez vous c'est plus rare, voilà pourquoi je me suis permis.
RépondreSupprimerOui, c'est bien la même substitut du proc' dans les deux romans ; d'où une déception accrue, en effet.
Il faut malheureusement reconnaître qu'il le mérite, son prix.
RépondreSupprimer[Est-ce comme la légion d'honneur, qu'il faut certes ne pas avoir mais surtout ne pas mériter ?]
Malheureusement, oui…
RépondreSupprimerMais heureusement que ce prix porte ce nom tarabisoté à souhait, dont personne n'avait jamais entendu parler !
Biscotte !
RépondreSupprimertarabisCoté, nondidjou, pas de tare à biseauter dans cette histoire !