jeudi 28 juillet 2011

Des journées entières dans les livres #67

Si misanthropie il y a, le mal, j'affirme, n'est pas congénital. Je n'ai pas toujours détesté tout le monde. Il m'arrivait, il n'y a pas encore si longtemps, de distribuer des caresses, des bouts de sucre, des sous, à des dames, à des clébards, à des confrères dans la gêne. Le genre de truc, voyez, qui ne me tente plus du tout. Je ne me désintéresse pas pour autant des malheurs d'autrui, bien au contraire, c'est seulement la façon d'envisager le problème qui a changé. Je raffolerais par exemple, d'un retour comaque du choléra... et pas le rigolo de 1838... le sérieux, l'asiatique, le modèle 1817... ou encore que la leucémie se transmette par simple échange du regard dans le métro aux heures de pointe... des choses comme ça, voyez.
A défaut de tels enchantements qui relèvent un peu du conte de fées, je trouve - pour rester dans une perspective raisonnable - qu'on ne dépense pas suffisamment d'argent dans le nucléaire. J'ai une énorme confiance là-dedans.

[Michel Audiard est mort le 28 juillet 1985. Le 28 juillet, sinon, c'est un de ces jours où l'on coupe clic-clic un peu trop de têtes.]


2 commentaires:

  1. Fallet, Audiard, mais attention cher ami à ce que l'amour du beau style ne vous conduise pas à de coupables complaisances. On en connait tellemnt, comme ça, sur la corde raide

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  2. Excellent !
    [Qu'est-ce qu'on aimerait, d'ailleurs, s'y promener plus souvent, s'y promener toujours sur la corde raide, infiniment léger, loin de nos chemins si balisés, si contingents.]

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