lundi 7 mars 2011

Drama and Shadows

De Stanley Kubrick, mort le 7 mars 1999, cet autoportrait en 1949 pour Look Magazine.

9 commentaires:

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  2. Il a peu tourné le Kuku. C'est peut-être pour ça que c'est un grand cinéaste? En faisant un petit effort, on pourrait réciter les titres de ses films en les classant chronologiquement. Et se faisant, se remémorer les émotions qu'ils ont suscité en nous.

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  3. Bien vrai !
    Ce qui étonne le plus dans l'article Wikipedia, ce sont les chiffres Box-Office tout de même systématiquement faramineux, même pour Barry Lyndon.

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  4. Mais Pierre, tourner peu ou prou ne signale pas la qualité du cinéaste ! Fellini a signé nombre de films, et Jacques (Jack) Tourneur, et Jean Renoir, et Max Pécas… Il est vrai que leurs œuvres sont inégales, mais, tourner, pour un metteur en scène, c'est un acte essentiel. Hollywood a chassé Orson Wells des plateaux : croyez-vous qu'il n'en fut pas sérieusement affecté ? Howard Hawks, qui n'était pas bavard, a signé plus de quarante films ! À ceux qui l'interrogeaient sur l'intrigue compliquée, et sur la fin énigmatique du “Grand sommeil” (au scénario duquel William Faulkner a collaboré), il répondait sobrement : “Je fais du cinéma !”
    Je vous salue, Pierre, et je salue M. Jo, dit Jo-l'impeccable.
    (Cela dit, je m'aperçois que je trouvais que Claude Chabrol tournait trop, et mal !)

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  5. Vous avez évidemment raison Patrick. Porter un jugement sur une oeuvre à l'aune de son épaisseur ou sur un artiste en tenant compte de sa production n'a pas de sens. Mais il se trouve que souvent, une oeuvre abondante est inégale. Il est difficile d'être bon tout le temps.
    J'ai l'impression que chez Kubrick, il n'y a rien à jeter. Même Spartacus, le film dont il voulait le plus se démarquer, reste un film de lui très personnel. Et j'ai toujours regreté que ce type n'ai pas tourné à la cadence de Spielberg ou de Eastwood.

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  6. Cher Pierre, votre remarque a fait son chemin dans mon esprit. Un metteur en scène, en effet, n'est heureux que lorsqu'il met en scène, or, nombre d'entre eux, dont certains furent grands, n'ont tourné que peu de films, et d'autres, qui n'étaient pas mauvais, ont eu une grande production.
    Robert Bresson, combien de divisions ? Moins de quinze. Billy Wilder ? Près d'une trentaine. Certes, Wilder est un “hollywoodien”, mais plutôt indépendant. Et Orson Wells ? À peine quinze, si l'on ne tient compte que des œuvres achevées. On fait souvent la distinction entre les grands, les bons, les mauvais, les tâcherons ; les grands tourneraient peu, les mauvais, trop, les tâcherons, n'importe quoi ! Il faut examiner cela d'un peu près. On sait qu'il y a des films de commande, des films de circonstances (pour payer ses impôts), et des films "nécessaires” : Robert Bresson prenait son temps pour élaborer un film, en imaginer chaque plan, puis, il éprouvait enfin le désir de le mettre en scène. De son côté, Gilles Grangier, vilipendé par la Nouvelle vague, puis par toute la critique, a signé une bonne cinquantaine de films. Il adorait tourner, se trouver sur un plateau, animer une équipe. Il avait une carte maîtresse dans la personne de Gabin (lequel eut des difficultés à s'imposer, après la guerre), et dans celle de Michel Audiard. Bien sûr, son travail est inégal, mais “Le rouge est mis”, ou encore "Le désordre et la nuit” sont d'excellents films "noirs”, et même crépusculaires. Quant à "Gas-oil”, on y discerne un vrai intérêt pour des "gens sans importance” (titre d'un film de Henri Verneuil, autre cinéaste prolifique).
    Elia Kazan a pu rester trois ou quatre ans sans projet véritable. Ozu a tourné jusqu'à la fin ! Kurosawa ne pensait qu'à son prochain film… Max Ophüls (près d'une trentaine de films), transformait la moindre historiette en conte universel.
    Clint Eastwood, par son prestige, et grâce à ses succès, s'offre ce qu'il veut, et nous nous en réjouissons. Quant à Spielberg, qui n'est pas “my cup of tea”, il nous imaginera, un jour ou l'autre, le combat entre un mégalodon carcharias, surgi des profondeurs de l'océan, et un Deinosuchus colérique.
    il est bien possible qu'en plus des contingences commerciales, des "pannes” d'inspiration, de la lassitude, des blessures narcissiques (échec critique ou bouderie du public), chaque metteur en scène travaille selon son rythme "biologique”…
    Toujours heureux de vous croiser, Pierre-gueule-d'amour !

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  7. Le cinoche c'est comme la vie . On y trouve des bourreaux de travail et des artisants. Le talent se glisse indifférement chez les uns ou chez les autres. Par exemple tenez, Sergio Leone (mort un 30 avril, pas vrai Joël!) dont l'oeuvre, aussi mince que du papier OCB, est majeure et inégale. Et Hitchcock (t'as le bonjour d'Alfred) qui empilait les films exactement comme sur une photo de lui archi célébre, a laissé une oeuvre majeure et dans l'ensemble assez coherente. Et Abel Gance et John Ford ...
    Moi, ce qui m'a toujours épaté chez les réalisateurs, c'est le mélange artiste et patron. Un truc que l'on retrouve aussi chez les grands cuisiniers. Il faut être homme d'affaire et créatif. Etre responsble d'un tas d'argent, sans jamais perdre de vue ce pour quoi on se donne un mal de chien. En fait le cinoche, c'est mieux que la vie. On est toujours bien assis.

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  8. “[…] Etre responsble d'un tas d'argent, sans jamais perdre de vue ce pour quoi on se donne un mal de chien. En fait le cinoche, c'est mieux que la vie. On est toujours bien assis.”
    Eh bien, cette conclusion me convient ! Salut à vous, Pierre, et à notre hôte si aimable.

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  9. Salut à ... notre hôte si aimable
    Accueillir les discussions intéressantes de tels intervenants, franchement, ça ne mérite pas le moindre éloge. Salut à tous !

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