samedi 9 avril 2011

Des journées entières dans les livres #49½

Je comprend mal l'émotion intense qui m'étreint, à un moment donné, à la pensée qu'en ce même instant je pourrais être sur une route ensoleillée des Charentes, ou sur les falaises lumineuses et brumeuses qui dominent Rouen, ou dans la voiture de Claude entre Brive et Limoges, ou dînant à Poitiers, ou arrivant à Bayonne. L'image se rattache toujours à du déjà vu, du déjà ressenti; tout y concourt à créer l'hallucination : les parfums, les couleurs, l'écho à peine éteint des paroles qui auraient pu être échangées, le temps qu'il fait et l'heure qu'il est. Il me semble alors que là, et pas ailleurs, devrait être ma place dans le monde et ce sentiment, voisin de celui d'avoir gâché ma vie, est plein d'une délectable nostalgie. 

[L'année dernière clic-clic, on saluait Bernard Frank.]

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