Bon sang, la Sainte-Jeanne-d'Arc. Faire « si grand hahay qu’il y a bien mille ans qu’en France il n’en fut un si grand » : Daniel Bensaidclic-clic, et Péguy pour tâcher de porter remède au mal universel.
Myself I long for love and light, But must it come so cruel, and oh so bright?
Faire chanter Machado à Johnny Hallyday, les Brigades à Mort Shuman (c'est déjà là clic-clic), la Makhnovtchina à tout un chacun clic-clic, sans parler du désert dont mes rêves sont faits (c'est là, également clic-clic) : Etienne Roda-Gil est mort le 28 mai 2004.
Makhnovtchina, Makhnovtchina Tes drapeaux sont noirs dans le vent. Ils sont noirs de notre peine, Ils sont rouges de notre sang.
La mort est bleue savait Victor Hugo, ici photographié par Félix Nadar le 22 mai 1885, en situation. On a tout dit des funérailles nationales : il semble malheureusement acquis, les faits sont têtus, que l'immense partouze, enflammant la nuit entière rues et jardins de Paris, évoquée à mots couverts par Daudet et Barrès clic-clic, ou totalement fantasmée, avec tous les détails qui vont bien, par un Goncourt qui n'en peut visiblement plus clic-clic - malheureusement acquis donc qu'elle n'eut pas vraiment lieu et que tout reste à inventer de lavraie galaxie de l'amour instantané.
Plus de 30 ans que je n'avais entendu cette chanson de Reggiani, assez rare me semble-t-il - et que j'avais oublié la violence étonnante des paroles de Jean Dréjac clic-clac, au delà d'une jolie méditation sur, on va dire, l'entropie - la chose, dit-il.
Je connais la chanson par coeur Je ne vois pas pourquoi j'ai peur Soudain d'apprendre quelque chose De tragique et bête à la fois Qui n'existait pas autrefois Quand tu chantais "La vie en rose".
Certains individus talentueux et furieux ont choisi de pratiquer [l’immonde industrie du divertissement] d’une manière contestataire et antisociale (exemples : Dashiell Hammett auteur de polars, George Orwell auteur de romans sociaux et de romans d’anticipation scientifique, Philip K. Dick auteur de spéculative fiction. Cette manière de déborder l’ennemi par une aile est comparable au superbe mouvement de la cavalerie de Condé à Rocroi, et mérite autant d’éloges, et plutôt plus). (Jean-Patrick Manchette, interviewé par Yannick Bourg)
Supplément d'éloges, donc, pour les furieux en ce jour anniversaire de la bataille de Rocroi. Pour Louis II de Bourbon-Condé, on s'abstiendra : Bossuet s'en est déjà chargé clic-clic. On trouvera l'intéressante interview citée, parait-il la dernière de Manchette, dans le huitième numéro de Combo !, petite revue parisienne de rock et d’esprit noir : et c'est là clic-clic.
Deux scènes d'anthologie du Stroszek de Werner Herzog, que la BBC avait programmé ce 18 mai 1980. Après le film, Ian Curtis a écouté Iggy Pop, The Idiot - plusieurs fois. Ensuite, il s'est pendu.
Quand il me vit, il me dit tout bas : nous serons tous crucifiés. Ma croix, je l’ai déjà préparée. Tu l’as sûrement remarquée dans mes tableaux. (Anton Pevsner, 1918)
Kazimir Malevitch est mort le 15 mai 1935, après avoir bouleversé l'art d'au moins tout un siècle - peintre autodidacte, élu en 17 au soviet de Moscou, dirigeant ensuite l'Institut d'État pour les Arts tout en théorisant la paresse comme "vérité effective de l'homme", plus tard encore persécuté, emprisonné, torturé même. Funérailles officielles, tout en étant ridiculisé semble-t-il dans de sinistres expositions d'art bourgeois clic-clic, copiescheap de l'Art Dégénéré à Moscoulagâteuse. C'était un temps, oui, déraisonnable. Il existe quelques photos, médiocres clic-clic, de ses funérailles, où l'on devine le sarcophage suprématistequ'il avait préparé mais pas le beau cercueil peint dans lequel fut glissé le poème que lut ce jour-là Daniil Harms, ou Kharms c'est comme on veut, pas encore assassiné par les psychiatres du NKVD : Donne-moi tes yeux, j'ouvrirai une fenêtre dans ma tête etc.
Doux jazzman blanc soufflant ses notes comme pour les éteindre. Nabe, c'est certain, a écrit bien des conneries mais il sait parler de cette musique, et de ces musiciens. Chet Baker est mort le 13 mai 1988, et les photos sont de William Claxton.
Décès : 30 avril 1945 : Adolf Hitler, personnalité politique allemande (° 20 avril 1889) 11 mai 1960 : John Davison Rockefeller Junior, philanthrope américain (° 29 janvier 1874)
Elle était si belle Que tu n'aurais pas osé l'aimer
J'aimais les femmes atroces dans les quartiers énormes Où naissaient chaque jour quelques êtres nouveaux Le fer était leur sang la flamme leur cerveau J'aimais j'aimais le peuple habile des machines Le luxe et la beauté ne sont que son écume Cette femme était si belle Qu'elle me faisait peur
Ulrike Meinhof est morte dans sa cellule de haute sécurité durant la nuit du 8 au 9 mai 1976, et voyez-vous je m'en souviens. Le tableau de Gerhard Richter est extrait de la série "October 18, 1977" clic-clic.
7 mai : 1832 - Othon Ier, Prince de Bavière, est choisi roi de Grèce. fr.wikipedia.org www.memo.fr La Grèce fut précisément placée sous la triple protection de la France, de la Grande-Bretagne et de la Russie qui allaient par la suite intervenir en permanence dans ses affaires intérieures. Les trois puissances délimitèrent non seulement les frontières de l'Etat grec, mais elles en choisirent aussi le souverain et définirent la forme de gouvernement. Le nouveau roi, imposé par le traité de Londres, arriva en Grèce à bord d'une frégate britannique en janvier 1833. Il était accompagné de 3 500 soldats bavarois. La monarchie d'Othon était de droit divin et absolue. Entouré de troupes et de conseillers bavarois, il abolit les formes d'administration locale. Malgré des améliorations incontestables, le gouvernement se heurta à un vaste mécontentement. Les Bavarois étaient détestés parce qu'ils étaient étrangers et la plupart de leurs initiatives étaient malvenues et beaucoup trop coûteuses pour la Grèce appauvrie des années 1830.
On y a beaucoup pensé ce premier mai tout gris, plutôt songé - oui : "rêver, laisser errer sa pensée", à ces histoires que racontait Jean-François Vilar : histoires de promeneurs, de photographes et de chats, de révolutionnaires et d'artistes; histoires des rues du vieux Paris ou de Prague la Vieille et des traces que laissent dans ces rues les révolutions, et les artistes; histoires mélancoliques, tellement, de ceux qui ont perdu, qui le savent et qui savent que d'autres déjà, avant eux, avaient perdu et que d'autres viendront qui perdront, à leur tour.Pour des raisons qui le regardent, Jean-François Vilar semble ne plus écrire - mais qu'en sait-on ? - tout du moins ne plus publier sous son nom. On en a certain jour sinistre le regret, et on est plus ému encore de réaliser, Google est ton ami, qu'on est nombreux, sans doute très nombreux, à partager ce regret.
Sinon, certains parmi les meilleurs de ses romans noirs sont encore édités, dont Les exagérés (Points-Seuil), Nous cheminons entourés de fantômes aux fronts troués (Le Seuil) et C'est toujours les autres qui meurent (Actes Sud/Babel noir), de même qu'un film documentaire sur "l'homme et l'écrivain" clic-clic.