Ainsi, la même évolution économique qui mine la position de la bourgeoisie [...] détruit également de l'intérieur les forces motrices du capitalisme.
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Nous avons redécouvert un principe qui a été maintes fois découvert avant nous par des auteurs se plaçant à des points de vue différents (et se fondant sur des raisons, à mon avis, inadéquates), à savoir qu'il existe une tendance à l'auto-destruction, inhérente au système capitaliste.
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Ces facteurs travaillent, non seulement à détruire la civilisation capitaliste, mais encore à engendrer une civilisation socialiste. Tous ces facteurs sont orientés vers cette même direction. L'évolution capitaliste, non seulement détruit son propre cadre institutionnel, mais encore crée les conditions d'une évolution nouvelle. [...] A ces deux égards, la vision de Marx était juste. Nous pouvons donc nous y rallier en associant la transformation sociale spécifique qui se poursuit sous nos yeux avec l'évolution économique qui en est le moteur initial. Les points contestés par notre analyse (en admettant qu'elle soit correcte) ne présentent, somme toute, qu'une importance secondaire, quelqu'essentiel que puisse être le rôle joué par eux dans le credo socialiste. En fin de compte, il n'y a pas tant de différence qu'on pourrait le croire entre dire que la décadence du capitalisme tient au succès de ce régime et dire qu'elle tient à son échec.
[Lire aussi les plus lucides des conservateurs. Les lire surtout, d'ailleurs : ils ont plus à nous apprendre que nombre de nos amis. Joseph Aloïs Schumpeter clic-clic est mort le 8 janvier 1950. Son dernier livre, qui prend ainsi acte de l'effondrement qui vient, peut être téléchargé ici clic-clic.]