mardi 31 janvier 2012
lundi 30 janvier 2012
Un anniversaire (des journées entières dans les livres #91)
Depuis la sortie de leur album
Duke, en 1980, je n’ai pas cessé d’être un fan de Genesis. Jusqu’alors, je
n’avais jamais vraiment compris leur travail, bien que, sur leur dernier album
des années soixante-dix, And Then There Were Three, un disque bourré de
concepts (et dont le titre faisait référence à Peter Gabriel, qui avait quitté
le groupe pour entamer une piètre carrière en solo), j’eusse réellement aimé
Follow You, Follow Me. Ceci excepté, tous les disques qui avaient précédé Duke
me semblaient trop « artistiques », trop intellectuels. C’est
avec Duke (Atlantic, 1980) que la présence de Phil Collins a commencé de
s’imposer, et que la musique s’est modernisée, avec une rythmique prédominante,
tandis que les paroles devenaient moins mystiques, plus précises dans leur
thème (peut-être à cause du départ de Peter Gabriel) et que les circonvolutions
complexes, ambiguës, autour de l’idée de perte, devenaient des tubes de
qualité, que je finis peu à peu par apprécier. L’arrangement des morceaux
lui-même semblait privilégier la batterie de Phil Collins plutôt que les lignes
de basse de Mike Rutherford ou les riffs au clavier de Tony Banks. Un exemple
typique est Misunderstanding, qui fut non seulement le premier hit du
groupe dans les années quatre-vingt, mais semble également avoir déterminé son
style pour toute la décennie. L’autre titre marquant de Duke est Turn
It On Again, qui traite des effets négatifs de la télévision. En revanche,
je ne comprends rien à Heartbaze, tandis que Please Don’t Ask est
une chanson d’amour émouvante, écrite pour une épouse divorcée qui a obtenu la
garde de l’enfant du couple. Les effets pervers du divorce ont-ils jamais été
évoqués de manière plus subtile par un groupe de rock ? Je ne le pense
pas. Duke Travels et Dukes End ne sont sans doute pas dénués de
sens, mais les paroles n’étant imprimées nulle part, il est difficile de dire
ce que chante Collins.
[Le 30 janvier, c'est l'anniversaire de Phil Collins. En d'autres temps clic-clic, Apollinaire par Poulenc et Dylan Thomas par John Cale.]
dimanche 29 janvier 2012
Opening pages
Elle n'avait pu s'empêcher de se demander, quand elle ne souffrait pas, pourquoi il fallait donc qu'elle eût si peur et qu'elle se sentît aussi seule.
samedi 28 janvier 2012
vendredi 27 janvier 2012
Cavalerie Rouge
[Isaac Babel, fusillé le 27 janvier 1940. Bashung et Tardieu, l'an dernier clic-clic.]
jeudi 26 janvier 2012
La Sainte-Roberta (Je me comprends #14)
Roberta aura les mains tendues
Comme quand elle m'attend chaque fois
Avec le sourire que n'a jamais eu
La sangsue que je n'aime pas.
Comme quand elle m'attend chaque fois
Avec le sourire que n'a jamais eu
La sangsue que je n'aime pas.
mercredi 25 janvier 2012
Un autre son de cloche (un air qui vaut pas dix ronds #68)
Mon corps ne m'aidait plus qu'à survoler mon corps,
Ma chair devint esprit et mon âme tam-tam
Oui, oui, tam-tam d'âme, partout dedans! Dehors!
Et de toutes ses dents, succulente banane,
Kenny Clarke riait comme un enfant s'endort.
clic-clic
Ma chair devint esprit et mon âme tam-tam
Oui, oui, tam-tam d'âme, partout dedans! Dehors!
Et de toutes ses dents, succulente banane,
Kenny Clarke riait comme un enfant s'endort.
clic-clic
Nougaro - Fodé - Campbell 1973
[Kenny Clarke, † le 25 janvier 1985. Bella Ciao en basque, sinon clic-clac.]
mardi 24 janvier 2012
Perros, Miossec, vies ordinaires
[Georges Perros, † le 24 janvier 1978. La Saint-Frank, aussi clic-clac. Merci George pour la technique.]
Pierre Goubert, 1915-2012
En ce temps-là, comme le cimetière était au centre du village, la mort était au centre de la vie. [...] L'octogénaire triomphant, auréolé d'une légende qui le transformait en centenaire, était entouré du respect superstitieux qui monte spontanément vers les champions ; depuis longtemps il avait perdu tous ses enfants, tous ses neveux, ainsi qu'une bonne moitié de ses petits-enfants et petits-neveux. Ce sage était considéré par le village comme un oracle. La mort du héros était un évènement cantonal.
Les autres morts appartenaient aux périodes heureuses, au tissu normal de l'existence quotidienne. Morts d'enfants nouveaux-nés, suivis ou précédés par leur jeune mère, victime ou non d'une matrone ignare, parfois d'un chirurgien massacreur. Vite consolé, le veuf se remariait - quelques mois après, deux ans au plus - et oubliait. De temps en temps, en août et septembre surtout, curé, magister et fossoyeur bénissaient et enterraient à tarif réduit les "petits corps", cadavres d'enfants : la famille se dérangeait à peine, le petit disparu étant remplacé en moins de deux ans. C'étaient là des incidents de calendrier, moins graves qu'un gros orage, qu'une grêle dévastatrice, que la mort d'un cheval. En certains sites, la mort frappait avec une particulière délectation : zones marécageuses, littorales, alluviales ou bien faubourgs manufacturiers de quelques bourgs et villes ; les hommes s'y pressaient cependant, parce que le travail à la quenouille, au rouet, au métier manquait rarement, parce que la terre, le bois, l'eau abondaient, presque libres, du moins vacants.
Les autres morts appartenaient aux périodes heureuses, au tissu normal de l'existence quotidienne. Morts d'enfants nouveaux-nés, suivis ou précédés par leur jeune mère, victime ou non d'une matrone ignare, parfois d'un chirurgien massacreur. Vite consolé, le veuf se remariait - quelques mois après, deux ans au plus - et oubliait. De temps en temps, en août et septembre surtout, curé, magister et fossoyeur bénissaient et enterraient à tarif réduit les "petits corps", cadavres d'enfants : la famille se dérangeait à peine, le petit disparu étant remplacé en moins de deux ans. C'étaient là des incidents de calendrier, moins graves qu'un gros orage, qu'une grêle dévastatrice, que la mort d'un cheval. En certains sites, la mort frappait avec une particulière délectation : zones marécageuses, littorales, alluviales ou bien faubourgs manufacturiers de quelques bourgs et villes ; les hommes s'y pressaient cependant, parce que le travail à la quenouille, au rouet, au métier manquait rarement, parce que la terre, le bois, l'eau abondaient, presque libres, du moins vacants.
[Chef d'oeuvre]
lundi 23 janvier 2012
Des journées entières dans les livres #90
Où es-tu ? Où es-tu ? Comment vas-tu ? Tout s'est de nouveau refermé autour de moi, comme si j'étais dans un tombeau.
Natalia Sedova, † le 23 janvier 1962. Lui signe parfois Ton vieux chien, confond pommade et brillantine (apparemment, ça a eu un effet, mais ça picotait pas mal), raconte Diego Rivera, un perroquet sur la tête (on parla debout ... moi, j'avais hâte de partir), promet aussi qu'ils endureront tout, qu'ils surmonteront tout. Un autre 23 janvier clic-clic, Pierre Bourdieu.
dimanche 22 janvier 2012
Rose Kennedy (Un air qui vaut pas dix ronds #67)
Un petit vent, les parasols
Plantés dans le sol
Il y a longtemps.
Biolay 2001
[Rose Kennedy, † le 22 janvier 1995. Gene Vincent, sinon, et une Bella Ciao d'anthologie clic-clic.]
Plantés dans le sol
Il y a longtemps.
Biolay 2001
[Rose Kennedy, † le 22 janvier 1995. Gene Vincent, sinon, et une Bella Ciao d'anthologie clic-clic.]
samedi 21 janvier 2012
21 janvier, suite et suite
Une photo de Roger Pic : les répétitions de Godot, 1961, avec Roger Blin († le 21 janvier 1984). Et une autre chanson de Peggy Lee clic-clic revisited.
A lovely way to burn
Wikipedia cite pour Fever plus d'une centaine de reprises, et il ne s'agit que d'une sélection. Si elle ne l'a pas créée, Peggy Lee l'a fait triompher après en avoir ré-écrit les paroles (Peggy Lee, † le 21 janvier 2002). Fever : la fièvre, qui nous va comme un gant chantait Brigitte Fontaine, celle qu'on a dans le sang et qui fait perdre la tête, la fièvre donc du 21 janvier clic-clic.
vendredi 20 janvier 2012
The glory of love (un air qui vaut pas dix ronds #66)
Ahhh, but remember that the city is a funny place
Something like a circus or a sewer
And just remember different people have peculiar tastes
And the
Something like a circus or a sewer
And just remember different people have peculiar tastes
And the
Glory of love, the glory of love.
Reed 1975
jeudi 19 janvier 2012
Un air qui vaut pas dix ronds #65
I'm gonna wait till the midnight hour
That when my love begins to shine.
That when my love begins to shine.
Pickett & Cropper - 1965
Tout le monde chante In the midnight hour, des Mirettes à Roxy Music, d'Hallyday à Johnny Thunders : ce soir, on aime bien la version Jam. Wilson Pickett est mort le 19 janvier 2006.
mercredi 18 janvier 2012
mardi 17 janvier 2012
Ce que pensait l'éléphant
Circus Master : I found the three-headed woman for Barnum and the only elephant who can play the piano.
Lola : I always do as I please, that’s all !
Circus Master : That’s what the elephant thought too ... but in the end, he learned to play the piano. Now he loves music !
Marie Dolores Eliza Rosanna Gilber, Lola Montès, † le 17 janvier clic-clic 1861. Bobby Fischer, sinon.
lundi 16 janvier 2012
dimanche 15 janvier 2012
Befana, en retard
Aujourd'hui, on m'a offert ça, le Capital, version manga, éditions Soleil Manga. Bonne idée un 15 janvier clic-clic, un jour de révolutions, tant défaites et parfois, Tunis, pour un temps mais qu'importe, gagnantes.
samedi 14 janvier 2012
vendredi 13 janvier 2012
jeudi 12 janvier 2012
The Raven
On le sait, on a laissé passer (le 10 janvier) Jean-Léon Gérôme - on a déjà dit ailleurs tout le bien qu'on pense de certains patentés académiques. On n'oubliera pas Henri-Georges Clouzot, † le 12 janvier 1977, un cinéaste comme on aime, essentiellement pernicieux au point de vue social, moral ou religieux, l'auteur aussi de quelques chansons, le Jeu de massacre de Marianne Oswald clac-clic ou la Vierge Eponine des Frères Jacques [fig.1 ci-contre] clic-clic, ces deux plus tard reprises par Juliette. Pour le reste, le 12 janvier clic-clac, on pense à Daniel Bensaïd.
mercredi 11 janvier 2012
Motorcycle
Le 11 janvier 2003, c'est la mort de Mickey Micky Finn de T-Rex clic-clic [it was rumored that Bolan had hired Finn for his good look, and because he admired his motorcycle, rather than for his musical ability]. On en parle aussi pour son homonyme cousin, le vrai de vrai Mickey Micky Finn, le guitariste à l'ouest de Nino Ferrer et toujours vivant dirait-on :
Il a claqué tout notre argent
Il a bu le désinfectant
Mais quand il gratte son instrument
Il se défend
Il a bu le désinfectant
Mais quand il gratte son instrument
Il se défend
Hey Micky
Micky Micky Micky Micky
Micky Micky Micky Micky
mardi 10 janvier 2012
The stuff that dreams are made of
Le 10 janvier, c'est Dashiell Hammett, et depuis le début clic-clic (Juliet Berto, sinon, Hendrix chez Denise Glaser, et du bleu).
lundi 9 janvier 2012
L'eusses tu cru #7
Les mouchards à statistiques de Blogger nous informent qu'un des lecteurs de la Crevaison ! aimerait voir une photo d'
Édith Cochrane nue. Ami visiteur, la réponse est pas de chance, nous n'avons pas ça en stock. En revanche, clic-clic, pour te consoler petit scarabée nous avons une bien jolie fille habillée qui donne une tout aussi jolie version du Summertime Blues d'Eddie Cochran.
Incidemment, on apprend donc qu'il existe une
Édith Cochrane (connue pour son rôle de Sandra dans la série Les Invincibles, elle a aussi joué dans Aurélie Laflamme - Édith y jouait France Charbonneau - et dans Noémie Le secret, elle y jouait l'enseignante, Cynthia), qu'on peut avoir envie de la voir toute nue et qu'au moins 939000 pages répondent à la requête. C'est pas pour me vanter, mais la Crevaison ! est dans le Top 15 de la recherche d'images de la dite fillapoile, sans doute pour récompenser notre impeccable service clients.
[Photo DR,
Gene & Eddie at the Glasgow Empire, the first week of February 1960.]
Roman cochon (des journées entières dans les livres #89)
L'endroit que j'occupe suffit à mes besoins comme à la satisfaction de mes désirs. Je ne saurais dire si la longueur du local l'emporte sur la largeur, ou vice versa. Mais il me plaît d'imaginer que la largeur ne le cède en rien à la longueur. Je ne sais pourquoi, l'idée d'exercer ma liberté à l'intérieur d'un carré m'est d'un précieux réconfort.
[Le 9 janvier, clic-clic, on publie un peu n'importe quoi, mais vintage.]
dimanche 8 janvier 2012
samedi 7 janvier 2012
Bella Ciao #15
Un an pile, le 7 janvier clic-clic du coup tout rouge, la chanson, le fond de l'air et même Raymond.
vendredi 6 janvier 2012
Un anniversaire (des journées entières dans les livres #88)
La marche de Mendelssohn que joue la fanfare sur le marbre a une résonance de stade, avec des notes perdues qui ressortent en flottant des renfoncements entre les gradins. Partout des drapeaux et des banderoles. Les couples bénis font face à l'avant-champ, où se trouve en trois dimensions leur père véritable, Maitre Moon. Il abaisse son regard vers eux, d'une chaire montée sur rails qui glisse au-dessus d'une tribune écarlate et argent. Il porte une tunique de soie blanche et une haute couronne ornée d'iris stylisés. Ils le connaissent au niveau moléculaire. Il vit en eux comme des chaînes de matière déterminant qui ils sont. C'est un homme de stature massive qui a vu Jésus sur une montagne. Il a passé neuf ans en prière, et il a pleuré si longtemps que ses larmes ont formé des mares, imbibé le sol, coulé dans la pièce du dessous, et traversé les fondations de la maison jusque dans la terre. Les couples savent que certaines choses doivent rester non dites, des paroles dont personne ne pourrait supporter l'impact planétaire. Il est le secret messianique, avec son air ordinaire et sa peau de bronze terni. Quand les communistes l'ont expédié en prison, les autres détenus savaient déjà qui il était car ils avaient rêvé de lui avant son arrivée. Il distribuait la moitié de sa nourriture mais ne s'affaiblissait jamais. Il travaillait dix-sept heures par jour dans les mines mais il trouvait toujours le temps de prier, de rester propre, et de rentrer sa chemise dans son pantalon. Les couples bénis mangent des aliments pour bébés et prennent des petits noms d'enfants parce qu'ils se sentent si petits en sa présence. C'est un homme qui a vécu dans une cabane faite en boîtes de rations de l'armée américaine, et maintenant le voilà, dans la lumière américaine, venu pour les conduire jusqu'au bout de l'histoire humaine.
jeudi 5 janvier 2012
Rondeau #2
Charles, duc d'Orléans, comte de Valois et de Blois, comte d' Asti, † le 5 janvier clic-clic 1465. Sinon, 60s obligent, Sonny Bono, oui celui de Sonny & Cher.
mercredi 4 janvier 2012
The Declared Enemy (la Sainte-Angela)
So everything is in place : [...] your cops, your administration, your judges are training every day, as are your scientists, to massacre more blacks. Blacks, first of all. Every last one. Then the Indians who have survived. Then the Chicanos. Then the radical whites. Then, i hope, the liberal whites. Then all the whites. Then the white administration. Then yourselves. Then the world will be delivered.
What will remain after you pass : the memory, the thought, and the ideas of Angela Davis and the Black Panthers.
[Le 4 janvier, on a nos habitudes, c'est clic-clic par ici la journée de l'Albanie. Pour le reste, on n'a toujours pas lu TS Eliot.]
mardi 3 janvier 2012
La Saint-Antère (la rime en -ère)
On se demande même où sont passés tous nos frères
On vouvoie le paradis mais on tutoie l'enfer.
lundi 2 janvier 2012
Je me souviens #210
210.
Je me souviens que Fausto Coppi avait une amie que l'on appelait « la Dame blanche ».
dimanche 1 janvier 2012
Tico Tico, brésilienne et balnéaire
Le premier janvier, ici, c'est comme ça clic-clic : let's dance avec la chica chica boom chic. [Et on pense à Lhasa].
Inscription à :
Articles (Atom)