Je pense à Rossellini. C'est un de mes modèles, je l'ai senti comme un oncle. Je me suis dit : si Roberto peut faire des films, moi je pourrai en faire. Je me souviens de ma découverte de Voyage en Italie. Je me disais : bon, je suis pas pressé, il y a plein de voitures, plein d'amoureux et je vois que le film c'est deux personnes dans une voiture, ça peut se faire pour deux francs. J'ai pas besoin de faire du Fritz Lang ou du Kazan, c'est trop compliqué, Hollywood, c'est fermé. Non, là on peut faire ça. C'était très beau, pleinement rassurant comme un message de paix. Voici, on vous donne le pain, il suffit de le partager, il y en a pour deux.
[Roberto Rossellini, † le 3 juin 1977 - Viaggio in Italia, 1954 ; Le Mépris, 1963. Aussi le 3 juin clic-clic Jean-Patrick Manchette, David Carradine, Kafka et Guinzburg.]