samedi 30 avril 2011
vendredi 29 avril 2011
Assis sur le bord des fleuves (la Sainte-Ava)
jeudi 28 avril 2011
When we were kings
Shoot them for what? They never called me nigger, they never lynched me, they didn't put no dogs on me, they didn't rob me of my nationality, rape and kill my mother and father... Shoot them for what? How can I shoot them poor people? Just take me to jail.
[La photo est de George Silk. Mohamed Ali refuse son incorporation dans l'armée américaine le 28 avril 1967 : les 5 ans de prison et la perte de ses titres, ce sera pour le 20 juin. L'année dernière clic-clic, Francis Bacon, mort le 28 avril 1992.]
[La photo est de George Silk. Mohamed Ali refuse son incorporation dans l'armée américaine le 28 avril 1967 : les 5 ans de prison et la perte de ses titres, ce sera pour le 20 juin. L'année dernière clic-clic, Francis Bacon, mort le 28 avril 1992.]
mercredi 27 avril 2011
mardi 26 avril 2011
Last exit
Quand le vieil Abe rentra à la maison, les gosses étaient assis à table en train d'hurler et de manger et il leur dit de se taire, il avait l'intention de dormir et il alla dans la chambre, en titubant légèrement, les yeux rouges et à peine ouverts. Il enleva ses vêtements soigneusement et les suspendit, mit un filet sur ses cheveux et se coucha. Nancy entra et s'allongea près de lui en lui chatouillant le trou du cul. Il la repoussa, se ficha de sa tête et il lui dit de foutre le camp et de le laisser tranquille. Elle lui dit qu'il n'en était pas question, qu'elle voulait sa petite ration de cul et il lui balança une gifle en travers de la figure en lui disant d'aller se chercher une banane et elle le traita de putain de salaud de bon à rien et il lui mit un coup de poing sur sa sale gueule, la faisant tomber du lit et lui disant d'aller foutre son cul ailleurs ou bien j'te pèle la gueule et il la traîna hors de la pièce. Elle se traina jusqu'à la cuisine, puis elle se redressa en s'appuyant au bord de l'évier, et continua à le traiter de putain de salaud, puis elle se passa la tête sous le robinet d'eau froide. Sa fille s'approcha pour l'aider et Nancy continuait à crier puis le sentiment de frustration la fit se mettre à pleurer et sa fille lui dit de ne pas pleurer, Jésus nous aime, maman. Nancy lui répondit de lui foutre la paix.
Abraham dormait.
[Hubert Selby Jr est mort le 26 avril 2004. La photo est de James Fee.]
Abraham dormait.
[Hubert Selby Jr est mort le 26 avril 2004. La photo est de James Fee.]
dimanche 24 avril 2011
Un air qui vaut pas dix ronds #38
E depois do amor, e depois de nós
O dizer adeus, o ficarmos sós.
And after love, and after us
Saying goodbye, staying alone.
clic-clic
Niza - Calvario 1974
[Emissores Associados de Lisboa, le 24 avril 1974 à 22 h 55 : «Faltam cinco minutos para as 23 horas. O Paulo de Carvalho com o Eurofestival 74 : E Depois do adeus». C'était le signal, et c'est parti : le lendemain, l'Estado Novo avait disparu - et disparaîtront ensuite, très vite, les autres dictatures de ce côté-ci de la Méditerranée. Le lendemain aussi on avisera, et on trouvera un hymne un peu moins, comment dire, enfin un peu plus historique. Sinon, vous ai-je déjà dit que j'aimais Christiane Rochefort, morte le 24 avril 1998 ? Oui, je vous l'ai dit clic-clic.]
O dizer adeus, o ficarmos sós.
And after love, and after us
Saying goodbye, staying alone.
clic-clic
Niza - Calvario 1974
[Emissores Associados de Lisboa, le 24 avril 1974 à 22 h 55 : «Faltam cinco minutos para as 23 horas. O Paulo de Carvalho com o Eurofestival 74 : E Depois do adeus». C'était le signal, et c'est parti : le lendemain, l'Estado Novo avait disparu - et disparaîtront ensuite, très vite, les autres dictatures de ce côté-ci de la Méditerranée. Le lendemain aussi on avisera, et on trouvera un hymne un peu moins, comment dire, enfin un peu plus historique. Sinon, vous ai-je déjà dit que j'aimais Christiane Rochefort, morte le 24 avril 1998 ? Oui, je vous l'ai dit clic-clic.]
samedi 23 avril 2011
Born to cry
vendredi 22 avril 2011
jeudi 21 avril 2011
Je me comprends #11 (A Very Merry Unbirthday #3)
Andie MacDowell, née un 21 avril. Et l'an dernier, foncez : clic-clic, Robin Cook.
mercredi 20 avril 2011
Passées les gazelles
mardi 19 avril 2011
Un nom de rue où l'on va jamais
Dans la reine Christine
Revoir Charlot
A l'âge de Chaplin
Victor Hugo
Et Léopoldine
La mélancolie.
[La reine Christine, † le 19 avril 1689. L'année dernière, les nuages là-bas, les merveilleux nuages clic-clac.]
lundi 18 avril 2011
Des journées entières dans les livres #55
On l'apprend avec calme, on ne s'étonne pas bruyamment. Du sapin suffira, un drap blanc, pas de dépenses, nous n'avons plus rien. Premièrement escamoter l'arme ; et deuxièmement la toilette ; mon vieux costume bleu marine à rayures conviendra et cravate autour du cou bien serrée. Enfin on étouffe l'affaire, surtout auprès des jeunes générations, dans un cimetière de campagne, en pays natal, loin. La grande photographie de la princesse accroché au-dessus de mon lit vous revient de droit.
dimanche 17 avril 2011
samedi 16 avril 2011
vendredi 15 avril 2011
jeudi 14 avril 2011
Comme on dit, l'incident est clos
Vladimir Vladimirovitch Maïakovski, † le 14 avril 1930. L'année dernière, on regardait Detroit disassembled clic-clic.
mercredi 13 avril 2011
Le monde par ici, tout petit
On apprend ce jour la mort de Jean-Claude Darnal, celui-là même qui a fait la gloire de Raoul de Godewarsvelde en quelques vers clic-clic - Raoul de, qui ne passera pas la nuit du 13 avril 77.
Lors le nez dégrisé
Je quitte l’estaminet
Et je regarde en rêvant
Le rident.
De l’autre côté de la mer
Les collines d’Angleterre
Montrent que le monde par ici
Est tout petit.
mardi 12 avril 2011
Passage du temps (Dans les livres #54)
Quand nous sommes sortis lui et moi en cette fameuse fin de matinée de juillet, lui voulait aller à droite, moi à gauche bien entendu. N’étant du tout d’un caractère décidé et dominateur mais plutôt, par certains côtés, assez irrésolu pour ne pas dire velléitaire et très bonne pâte qui plus est, nous voilà tous deux partis sur notre droite évidemment. Mal nous en prit cependant d’avoir suivi cette pente ; à peine parcourue la centaine de mètres nous séparant du premier coin de rue (celui où, il y a peu, le bar de L’Avenir maintenant disparu faisait angle) qu’une crevasse d’une profondeur d’enfer creusée à même l’asphalte déjà brûlant de soleil nous fit face. Certes ce sont là choses qui surviennent fréquemment dans nos villes d’entre-deux-guerres et sans crier gare, il n’en restait pas moins que nous nous retrouvions tous deux Gros-Jean comme devant et assez déconfits ; très perplexes aussi quant à l’attitude à adopter à l’égard de ce soudain problème. Poursuivre coûte que coûte et nous enfoncer au cœur de cette crevasse dans l’espoir insensé d’atteindre un jour le trottoir d’en face, au risque d’user dans cette affaire beaucoup de nos jeunes énergies ou bien, tel que je le préconisai d’entrée, renoncer, revenir sur nos pas et sagement reprendre l’idée qui était mienne au départ ?
C’était hélas méconnaître la diabolique obstination de mon compagnon, ne pas compter avec sa fierté de petit mâle écorché toujours s’entêtant dans ses mauvaises raisons. D’arguties en vaines suppliques rien n’y fit et je le vis à mon grand dam disparaître au profond du gouffre avec la belle assurance de ceux que n’effraieront jamais les soucis du quotidien ni la crainte des lendemains. À Dieu vat ! pensai-je en rebroussant chemin, faisant contre mauvaise fortune bon cœur.
Dire les années passées depuis cette matinée de juillet dont je conserve cependant le souvenir fidèle dans un coin de ma mémoire, comme on conserve sans trop savoir pourquoi un bibelot ancien chiné jadis à la brocante, serait avouer un âge devenu inavouable. Aussi quelle ne fut pas ma surprise que de retrouver ce soir mon vieil ami à la faveur d’un de ces curieux hasards de comptoir ! Le cheveu maintenant poudré à frimas et la main légèrement tremblotante pour lever le verre, mais toujours bon pied bon œil comme je lui en fis compliment. « Les années passent, me dit-il en faisant signe au garçon pour une tournée, il est urgent, vois-tu, de prendre son temps » et sur ce il m’explique gravement qu’il vient à peine de sortir de son trou, ayant enfin atteint, deux jours de cela seulement, le trottoir d’en face. Force me fut de lui confesser que, tout ce temps durant, je n’avais moi-même fait guère plus de trois fois le tour complet du quartier.
[Un peu plus clic-clic. Ici, l'année dernière, ma foi, c'était déjà clic-clac Pierre Autin-Grenier.]
C’était hélas méconnaître la diabolique obstination de mon compagnon, ne pas compter avec sa fierté de petit mâle écorché toujours s’entêtant dans ses mauvaises raisons. D’arguties en vaines suppliques rien n’y fit et je le vis à mon grand dam disparaître au profond du gouffre avec la belle assurance de ceux que n’effraieront jamais les soucis du quotidien ni la crainte des lendemains. À Dieu vat ! pensai-je en rebroussant chemin, faisant contre mauvaise fortune bon cœur.
Dire les années passées depuis cette matinée de juillet dont je conserve cependant le souvenir fidèle dans un coin de ma mémoire, comme on conserve sans trop savoir pourquoi un bibelot ancien chiné jadis à la brocante, serait avouer un âge devenu inavouable. Aussi quelle ne fut pas ma surprise que de retrouver ce soir mon vieil ami à la faveur d’un de ces curieux hasards de comptoir ! Le cheveu maintenant poudré à frimas et la main légèrement tremblotante pour lever le verre, mais toujours bon pied bon œil comme je lui en fis compliment. « Les années passent, me dit-il en faisant signe au garçon pour une tournée, il est urgent, vois-tu, de prendre son temps » et sur ce il m’explique gravement qu’il vient à peine de sortir de son trou, ayant enfin atteint, deux jours de cela seulement, le trottoir d’en face. Force me fut de lui confesser que, tout ce temps durant, je n’avais moi-même fait guère plus de trois fois le tour complet du quartier.
[Un peu plus clic-clic. Ici, l'année dernière, ma foi, c'était déjà clic-clac Pierre Autin-Grenier.]
lundi 11 avril 2011
Gifler un mort
Jacques Prévert est quelqu’un dont on apprend des poèmes à l’école. Il en ressort qu’il aimait les fleurs, les oiseaux, les quartiers du vieux Paris, etc. L’amour lui paraissait s’épanouir dans une ambiance de liberté ; plus généralement, il était plutôt pour la liberté. Il portait une casquette et fumait des Gauloises ; on le confond parfois avec Jean Gabin ; d’ailleurs c’est lui qui a écrit le scénario de Quai des brumes, des Portes de la nuit, etc. Il a aussi écrit le scénario des Enfants du paradis, considéré comme son chef d’œuvre. Tout cela fait beaucoup de bonnes raisons pour détester Jacques Prévert ; surtout si on lit les scénarios jamais tournés qu’Antonin Artaud écrivait à la même époque.
Etc. Jacques Prévert est un con : clic-clic.
[La photo est de Robert Doisneau. Prévert est mort le 11 avril 1977.]
dimanche 10 avril 2011
samedi 9 avril 2011
Des journées entières dans les livres #49½
Je comprend mal l'émotion intense qui m'étreint, à un moment donné, à la pensée qu'en ce même instant je pourrais être sur une route ensoleillée des Charentes, ou sur les falaises lumineuses et brumeuses qui dominent Rouen, ou dans la voiture de Claude entre Brive et Limoges, ou dînant à Poitiers, ou arrivant à Bayonne. L'image se rattache toujours à du déjà vu, du déjà ressenti; tout y concourt à créer l'hallucination : les parfums, les couleurs, l'écho à peine éteint des paroles qui auraient pu être échangées, le temps qu'il fait et l'heure qu'il est. Il me semble alors que là, et pas ailleurs, devrait être ma place dans le monde et ce sentiment, voisin de celui d'avoir gâché ma vie, est plein d'une délectable nostalgie.
[L'année dernière clic-clic, on saluait Bernard Frank.]
[L'année dernière clic-clic, on saluait Bernard Frank.]
vendredi 8 avril 2011
Un saint avec une montre
Rien ne peut être fait sans la solitude. Je me suis créé une solitude que personne ne soupçonne. Il est très difficile aujourd’hui d’être seul, car nous avons des montres. Avez-vous vu un saint avec une montre ? J’ai pourtant cherché partout pour en trouver un, même chez les saints qui passent pour les patrons des horlogers.
[Picasso est mort le 8 avril 1973. La photo est d'Edward Quinn.]
[Picasso est mort le 8 avril 1973. La photo est d'Edward Quinn.]
jeudi 7 avril 2011
mercredi 6 avril 2011
Des journées entières dans les livres #53
Mais attendez. Avant qu'on me passe cet horrible sac sur la tête, j'ai le droit de dire quelque chose. Qu'est-ce que je vais raconter ? Il y a quelque chose de terriblement banal dans les dernières paroles des criminels endurcis sur le gibet. Je dirai simplement : "Auf Wiedersehen, cochons d'enculés !".
Wikipedia 10/10
6 avril 1862 : Georges Darien, écrivain français de tendance anarchiste († 19 août 1921).
[Oui, quand même, un peu.]
[Oui, quand même, un peu.]
mardi 5 avril 2011
lundi 4 avril 2011
Un air qui vaut pas dix ronds #35 (La Saint-Isidore Isou)
dimanche 3 avril 2011
Les yeux gris
Allongeant son ombre immense
Fantomas, par Desnos et Kurt Weill - Weill, † le 3 avril 1950. En cherchant un peu, on trouve clic-clic une version Léo Ferré à l'orgue de barbarie - Ferré des heures pâles de cette nuit de la Saint-Richard clic-clic. Et dans le gros dictionnaire de l'année dernière clic-clac, il y a encore Fantomas - par Quadruppani, celui-là oui des Contrées magnifiques clic-clic, d'accord tout se tient.
Sur le monde et sur Paris,
Quel est ce spectre aux yeux gris
Qui surgit dans le silence ?
Fantomas, par Desnos et Kurt Weill - Weill, † le 3 avril 1950. En cherchant un peu, on trouve clic-clic une version Léo Ferré à l'orgue de barbarie - Ferré des heures pâles de cette nuit de la Saint-Richard clic-clic. Et dans le gros dictionnaire de l'année dernière clic-clac, il y a encore Fantomas - par Quadruppani, celui-là oui des Contrées magnifiques clic-clic, d'accord tout se tient.
samedi 2 avril 2011
Des journées entières dans les livres #52
Le paysan qui, à Roccapalumba, monte dans le train d'Agrigente demande à trois reprises et à trois personnes différentes si le train va bien à Agrigente : trois fois de suite, la même réponse : "Probablement..." La troisième fois, la réponse est fournie carrément par un contrôleur : tant et si bien que le paysan se résigne à rester dans le doute. Personne n'est certain que le train va à Agrigente : on le présume, c'est ce qui était marqué, et c'est ce que supposent les voyageurs et ceux qui conduisent la locomotive; mais il se pourrait bien qu'il aboutisse à Trapani, à Messine ou en enfer.
vendredi 1 avril 2011
L'ivresse, l'amour, la jeunesse (la Saint-Hugo)
L’éclair dans les yeux,
Des poings effroyables ;
Nous sommes des diables,
Nous sommes des dieux.
Inscription à :
Articles (Atom)